
L’avion de Northrop Grumman s’appuie sur des études d’ailes volantes réalisées dans le cadre de projets de recherche avancée de défense américaine (Darpa). © Northrop Grumman
Présentation du Vamp, un engin qui pourrait voler comme un avion et flotter dans les nuages de Vénus comme un dirigeable. Doté d’un instrument capable d’identifier les micro-organismes, il pourrait être lancé vers Vénus en 2021. © Northrop Grumman
Vénus pourrait abriter la vie
Article source: futura-sciences.com- Publié le 04/04/2018 par Xavier Demeersman
À quelques dizaines de millions de kilomètres de nous, Vénus, sœur jumelle de la Terre, a mal tourné sans que l’on sache vraiment quand et pourquoi. À sa surface, si belle au crépuscule ou à l’aube, c’est en effet l’enfer… Plus proche du Soleil et soumise à un puissant effet de serre, la planète subit une température moyenne au sol de 450 °C. La pression atmosphérique y est énorme (92 fois celle de la Terre) et il y pleut de l’acide sulfurique. Dans ces conditions, donc, difficile d’imaginer que de la vie puisse exister au sol.
Et pourtant, « certains modèles suggèrent que Vénus avait autrefois un climat habitable avec de l’eau liquide sur sa surface pendant 2 milliards d’années. C’est beaucoup plus long que [la durée estimée] sur Mars », souligne Sanjay Limaye, spécialiste des atmosphères planétaires et l’auteur principal d’une étude qui vient de paraître dans Astrobiology. Toutefois, si de la vie a émergé durant ce laps de temps, elle a disparu depuis longtemps avec les océans, et ses traces ont été recouvertes par des coulées de lave récentes à l’échelle géologique. Selon le chercheur de l’université de Wisconsin-Madison et ses collègues, ce n’est donc pas là qu’il faudrait chercher de la vie qui aurait survécu mais dans son atmosphère. C’est là qu’elle aurait trouvé refuge. Et se trouverait sous nos yeux depuis des décennies qu’on observe notre voisine dans l’ultraviolet.
L’idée d’une vie dans les nuages de Vénus n’est pas nouvelle. Elle a été émise en 1967 par les célèbres Harold Morowitz et Carl Sagan. Un peu plus tard, les sondes spatiales qui ont approché notre ardente voisine ont montré qu’entre 40 et 60 kilomètres d’altitude, les températures (entre 0 et 60 °C) et les pressions (entre 0,4 et 2 atmosphères) sont plus favorables. En outre, les nuagessont riches en souffre et en dioxyde de carbone.
Vidéo youtube
Si cette vidéo ne fonctionne pas cliquez ici
Efflorescence de bactéries dans les nuages de Vénus ?
Ce qui a donné envie à Sanjay Limaye de creuser cette question, ce sont les mystérieuses taches sombres observées depuis près d’un siècle déjà dans les basses couches de l’atmosphère de Vénus. « Vénus montre quelques taches épisodiques riches en soufre, avec des contrastes allant jusqu’à 30-40 % dans l’ultraviolet, et une absorption des longueurs d’onde plus longues. Ces taches persistent pendant des jours, changeant constamment de forme et de contraste et semblent dépendre de l’échelle », explique le chercheur. Son collègue Grzegorz Słowik, de l’université de Zielona Góra (Pologne), qui s’est associé à ces recherches, lui avait parlé quelque temps auparavant de bactéries terrestres dont les propriétés d’absorption de la lumière sont comparables à ces particules sombres de nature inconnue. Et elles ont presque les mêmes dimensions.
Alors, à l’image des résidus poudreux de bactéries fixant le soufre concentré dans l’herbe en décomposition qu’il a observés au bord du lac salé de Tso Car — en altitude, dans le nord de l’Inde — et flottant dans l’atmosphère, Sanjay Limaye n’exclut donc pas que des colonies de bactéries fleurissent dans les nuages de Vénus.
Ce sont bien sûr des hypothèses. Personne ne possède encore de preuves d’une vie sur Vénuspour l’instant. Mais on pourrait aller le vérifier et pour cela l’équipe propose de dépêcher sur place une sonde dotée d’instruments qui permettraient de trancher la question. L’engin pourrait ressembler au projet Vamp (Venus Atmospheric Maneuverable Platform), capable de flotter comme un dirigeable et de collecter des échantillons. « Pour vraiment savoir, nous devons y aller et goûter les nuages, lance Rakesh Mogul, qui a cosigné l’étude. « Vénus pourrait être un nouveau chapitre passionnant dans l’exploration de l’astrobiologie. »
- La possibilité que de la vie puisse survivre dans les nuages de Vénus a été émise dés 1967.
- Entre 40 et 60 km d’altitude, les sondes ont montré que les conditions sont compatibles avec la vie.
- Des chercheurs émettent l’hypothèse que les taches sombres remarquées dans l’ultraviolet dans les nuages de Vénus pourraient être des efflorescences de bactéries.
- Source
- Mise à jour investigations ufoetscience,le : 06/04/2018 à 11h05.