Note sylv1 adm:
Mercredi 31/07/2013 , 15h00:

« Joël Mesnard a accepté la reprise de cet article qu’il a rédigé sur son site web. Homme reconnu de l’ufologie ayant créé sa revue LDLN ( lumières dans la nuit) que je conseille aux ufologues en herbe, aux témoins , ou tout simplement aux curieux et aux gens qui s’intéresse de près ou de loin au phénomène O.V.N.I
Je remercie Joël Mesnard pour sa coopération et sa disponibilité toujours prêt à conseiller ou à dialoguer.«
Pour vous procurer LDLN cliquez sur la bannièreci-contre

les observations multiples à grande distance
Joël Mesnard:
Généralement, quand on cherche à observer un objet quelconque, ou simplement lorsqu’on désire s’assurer de son existence, on a intérêt à essayer de s’en rapprocher. Je voudrais tenter de montrer ici qu’avec les ovnis, c’est plutôt l’inverse : si nous voulons progresser, ce n’est pas sur les rencontres rapprochées que nous devons mettre l’accent, mais au contraire, sur les observations à grande distance, lorsqu’elles comportent des témoins nombreux et qu’aucun phénomène connu, naturel ou artificiel, ne fournit d’explication. Ces observations multiples existent. Elles contiennent des éléments d’information capables d’entraîner, à terme, une reconnaissance générale – et définitive – de la réalité des ovnis. Si nous parvenions à les faire largement connaître, l’ufologie sortirait enfin du ghetto culturel et médiatique où elle stagne depuis quelques décennies. Alors, et alors seulement, les fantastiques récits de l’ufologie « rapprochée » perdraient l’aura de démentielle invraisemblance qui est, dans une large mesure, à l’origine des blocages actuels.
Il suffit de parcourir l’abondante littérature ufologique de ces trente dernières années, pour constater à quel point les chercheurs et les auteurs ont privilégié les rencontres rapprochées (RR), par rapport aux autres manifestations du phénomène OVNI. Et plus les rencontres sont rapprochées, intimes, terrifiantes, plus elles passionnent la mince frange du public ouverte au problème. Avec une observation à grande distance (plusieurs kilomètres, par exemple), on n’intéresse plus grand monde : il n’y a pas assez de détails ! Les gens veulent des abductions, des « petits gris »’ (ou des grands blonds), des simulacres d’examens médicaux, des poses d’implants, des histoires de missing fœtus, des révélations traumatisantes… C’est pourquoi beaucoup d’ufologues de par le monde, légitimement soucieux d’être entendus, ont accordé leur préférence aux affaires « sensationnelles », qui assurent un minimum d’audience. Les démonstrations de la réalité des ovnis avaient (et ont toujours) tendance à lasser rapidement une grande partie du public, qui préfère les histoires aux démonstrations.
Malheureusement, les histoires sensationnelles sont aussi, au regard du sens commun, les plus douteuses. C’est ainsi qu’un abîme d’incompréhension n’a cessé de se creuser, entre ceux qui ignorent tout du problème et ceux qui, au fil des ans, ne cessent de l’approfondir. Ce fossé n’est une bonne chose pour personne :
1°) Aujourd’hui, il est une cause de soucis pour les ufologues, qui souffrent de n’être pas pris au sérieux, et surtout, il constitue un frein au développement de la recherche sur les ovnis, qui reste marginalisée. Des espoirs de reconnaissance nés de la vague des années soixante-dix, il ne reste à peu près rien. A quelques détails près, l’apport de notre recherche à la culture vivante se limite à l’apparition d’un nouveau style publicitaire: les extraterrestres font vendre, et leur rôle se limite à cela. Des preuves de la présence réelle du phénomène 1), des enquêtes à son sujet, il n’est presque jamais question dans les médias, même et surtout lorsqu’elles sont de qualité 2)). Infiniment moins, en tout cas, qu’il y a trente ans. Stupéfiante régression !
2°) A terme, si la présence de nos visiteurs venait à éclater au grand jour, il provoquerait de graves difficultés d’adaptation chez les retardataires, qui se verraient contraints, du jour au lendemain, à une révision déchirante de leur image du monde.
Il me paraît évident que le désintérêt à peu près complet qui frappe l’ufologie – et qui va ouvertement jusqu’au mépris absolu – résulte pour une large part du flot d’histoires « sensationnelles » que charrie une certaine littérature ufologique depuis vingt ans. J’admets que certaines de ces histoires sont probablement l’expression d’une certaine réalité (subtile, complexe, voilée), dont nous ne percevons, rarement, que quelques manifestations, qui nous restent incompréhensibles. Mais si nous voulons réellement progresser dans la compréhension de ces choses, il faut d’abord en finir avec le tabou qui empêche la transmission des informations fondamentales. Il faut œuvrer pour obtenir (un jour…) la reconnaissance générale de la réalité des ovnis, afin que le climat devienne plus serein, et que la recherche ufologique soit enfin dégagée de la déplorable réputation qui pèse sur elle depuis l’origine. Or, je le répète, l’extrême invraisemblance des récits de rencontres rapprochées est actuellement l’un des facteurs qui font obstacle à cette reconnaissance. Le grand public, qui ignore tout du b.a.-ba en la matière, et qui n’a même plus le moindre souvenir des événements de 1954, n’est pas prêt à s’intéresser réellement aux abductions, ni à tout ce qui suggère une emprise forte du « phénomène » sur certains individus (sans parler des indices de possibles programmes d’hybridation, ou d’autres horreurs du même genre). Et ce qui est vrai du grand public l’est plus encore des scientifiques : ils ont en général une notion plutôt rigide (légitimement rigide) de ce qui est digne d’intérêt et de ce qui ne l’est pas. Peu portés aux grandes remises en question, lorsqu’elles viennent de ceux qui n’ont pas leur savoir, ils négligent (et négligeront) de s’informer sur une question qui a aussi mauvaise réputation. En conséquence, ils n’ont pas fini de faire une fixation sur ce qu’ils persistent à appeler « l’absence de preuves ».
Depuis vingt ans, nous avons probablement mis la charrue avant les boeufs
Si nous voulons en finir avec la situation actuelle, il ne sert à rien d’exposer par le menu les misères endurées par une énième abductée. Il faudrait d’abord que soient connus les faits fondamentaux, qui seuls permettent de comprendre que des objets de nature inconnue sont discrètement présents dans notre environnement. Il faudrait enfin faire connaître les documents qui en attestent. Beaucoup de ces documents sont assez facilement accessibles. Pourtant, ils restent ignorés de presque tout le monde. C’est par là qu’il faut commencer. C’est par là qu’il fallait commencer. Mais les désordres de l’Histoire ont contrarié le déroulement logique du processus qui aurait dû se dérouler. Au lieu d’insister sur les preuves, qui existent bel et bien, nous avons laissé se développer prématurément et de façon anarchique une ufologie hard, absolument sensationnelle mais peu démonstrative. Quels que puissent être ses fondements réels (que je ne conteste pas), elle n’emportera jamais la conviction du public, et encore moins celle de la communauté scientifique. Il est grand temps de revenir aux fondements de l’ufologie, à l’exposé des « cas en béton », sans la connaissance desquels tout le reste demeure incompréhensible. En négligeant d’exposer le message fondamental qui la légitime, l’ufologie s’est laissée marginaliser. En conséquence, la situation actuelle nous contraint, à mon avis, à une sorte de retour aux sources. Les ayant assimilées depuis longtemps, nous avons fini par oublier leur primordiale nécessité.
Je ne suggère absolument pas que nous renoncions à l’étude des RR, ni même que nous la mettions en sommeil, si peu que ce soit. Je propose seulement que, vis-à-vis du grand public, dans la mesure où nous parvenons à le toucher, nous accordions, autant que possible, la priorité aux faits les plus probants, jusqu’à ce que soit enfin compris le message qui aurait dû être entendu, en France, dès octobre 1954, mais ne l’a pas été 3). Eux seuls peuvent, avec le temps, amener les « sceptiques » à réviser leur position. Eux seuls peuvent apporter à l’ufologie le minimum de respectabilité qui lui fait cruellement défaut, et que les histoires de bedroom visitors poseurs d’implants et récupérateurs d’embryons ne lui donneront jamais. Même si elles sont vraies, d’ailleurs…
Des dizaines d’exemples… C’est plus qu’il n’en faut !
Parmi ces faits les plus probants, ces « cas en béton », il me semble qu’on peut distinguer, grosso modo, deux catégories : d’une part, ceux qui doivent leur exceptionnelle qualité à celle des témoins, à leur nombre parfois, ou encore à la présence d’effets physiques bien établis. Je rangerais dans cette catégorie, par exemple, l’affaire de Tananarive 4), celle du RB-47H 5), celle du Mirage IV 6), celle de l’A 320 Nice-Londres 7), ou encore Trans-en-Provence 8) ; d’autre part, il existe des cas d’observations simultanées, ou quasi-simultanées, par des témoins nombreux, situés en des lieux différents. Cette dernière catégorie d’événements recèle une quantité appréciable de « preuves de la réalité des ovnis ». Pourtant, elle a si peu retenu l’attention des chercheurs, que le public ignore jusqu’à son existence. Les événements du 24 juillet 2003 dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Gard, en sont la preuve flagrante. Les affaires de ce genre constituent, pour l’ufologie, une sorte de filon, aussi prometteur qu’inexploité, que nous aurions tort de continuer à négliger.
Dans le numéro 368 de Lumières dans la Nuit, à propos des événements du 22 février 2003, j’ai désigné ce genre d’affaires par le terme « observations multiples simultanées à grande distance » (en abrégé : OMSGD). On peut sans doute renoncer à la troisième lettre de cet acronyme, d’abord parce que ça fera une lettre de moins à prononcer, et aussi parce que dans bien des cas, la simultanéité n’est qu’approximative, ou incertaine. Parlons donc plutôt d’OMGD : observations multiples à grande distance, en sous-entendant qu’elles sont très rapprochées dans le temps, et éventuellement simultanées (ce qui n’est pas rigoureusement indispensable pour qu’on puisse en tirer de solides conclusions).
Combien d’affaires de ce genre trouve-t-on dans les archives ? Des dizaines, certainement; des centaines, peut-être. Je n’ai pas cherché à en dresser une liste colossale, ce qui aurait nécessité des centaines (ou des milliers ?) d’heures de compilation. Voici (tableau suivant) une simple liste de 21 exemples, qui devrait amplement suffire à illustrer l’intérêt de ce genre d’événements.
OMGD : observations multiples à grande distance
date
|
heure
|
localisation
|
témoins
|
références
|
conclusions et remarques
|
16/08/54
|
vers 18h
|
Tananarive
|
des milliers (?) dont 11 identifiés
|
LDLN 328 et 330
|
objet unique : ovni évident; aucune référence dans la presse locale
|
18/08/65
|
de 21h15 à 23h50
|
quart sud-est de la France
|
plusieurs dizaines dont 25 identifiés, sur 38 sites
|
PS 13, LDLN 287-288
|
objets multiples, allant dans toutes les directions, pendant près de 3heures
|
18/07/67
|
vers 1h10
|
divers endroits en France
|
au moins 20*, sur 10 sites différents
|
PS 15, LDLN 295 et 306
|
pendant une rentrée atmosphérique, 10 observations sans rapport avec elle.
|
18/08/68
|
milieu et fin de matinée
|
région parisienne
|
des dizaines sur au moins 9 sites
|
LDLN 97
|
nombreux objets, immobiles ou quasi-immobiles malgré le vent fort
|
18/08/87
|
vers 22h10
|
région de Vierzon
|
17, sur 7 sites
|
LDLN 291-292
|
ensemble complexe d’observations; impossibilité de conclure à un objet unique
|
21/12/88
|
vers 0h50
|
région parisienne et dans la Vienne
|
9, sur 6 sites
|
LDLN 295, 298, 299
|
certains témoignages semblent converger, mais le dernier concerne autre chose
|
06/02/89
|
entre 23h15 et 23h30
|
région toulousaine
|
19 identifiés sur 9 sites
|
LDLN 298, 299
|
plusieurs objets, plusieurs directions de déplacement; 1 objet immobile vu de près
|
05/11/90
|
vers 19h
|
toute la France + qqs cas étrangers
|
55 identifiés* sur 36 sites
|
LDLN notamment 359, 360 et 362
|
lors d’une rentrée atmosphérique, au moins 36 observations sans rapport avec elle
|
03/10/91
|
de 12h56 à 17h30
|
Bourgogne
|
plus de 17, sur 11 sites
|
LDLN 343
|
diverses directions de déplacement, même quand observations simultanées
|
28/11/91
|
vers 22h30
|
de la Charente aux Pyténées Atl.
|
sur 19 sites
|
LDLN 309
|
témoignages non concordants; 1 objet change de cap; 1 autre avechublots carrés
|
31/03/93
|
vers 2h10
|
2/3 sud de la France
|
sur 35 sites
|
LDLN 317, 318
|
pendant 1 probable rentrée atmosphérique, plusieurs témoignages aberrants, dont 1 très précis, par 2 gendarmes : objet immobile à très basse altitude
|
01/08/96
|
vers 21h30
|
moitié nord de, la France
|
sur 49 sites
|
LDLN 340
|
pendant possible rentrée d’1 bolide, plusieurs témoignages incompatibles avec les autres
|
04/02/97
|
entre 18h20 et 18h50
|
Midi-Pyrénées
|
sur 10 sites
|
LDLN 342
|
diverses observations; simultanéité incertaine; pas de conclusion nette
|
10/08/98
|
de 21h40 à minuit
|
dans le Nord, le Centre et l’Est
|
très nombreux, au moins 17 sites
|
LDLN 350
|
pic principal d’une vague couvrant la 1ère quinzaine d’août; objet multiples; aucune explication
|
25/07/99
|
de 5h15 à 21h
|
entre St Nazaire et Nantes
|
22 (dont 11 identifiés) sur 12 sites
|
LDLN 353
|
à 5h30 : peut-être 1 objet unique vu de divers endroits; mais il y a 3 obs. en soirée
|
28/12/00
|
vers 17h15 et après
|
au N.O. de Nice
|
nombreux (5 identifiés)
|
LDLN 360
|
l’étalement dans le temps des observations élimine l’hypothèse de la météorite. Ovni probable.
|
07/09/01
|
vers 21h
|
région toulousaine
|
nombreux (3 identifiés) sur 12 sites
|
LDLN 362
|
à l’exception d’1, faite 1h1/4 après les autres, ces observations suggèrent le passage rectiligne d’1 objet unique (météore?)
|
02/11/01
|
vers 22h15
|
région de Nantes
|
3 (identifiés) sur 3 sites
|
LDLN 363
|
soit 3 objets différents, soit 1 objet unique effectuant des manœuvres complexes (donc 1 ovni)
|
16/11/01
|
vers 5h30
|
Loire Atlantique
|
7 (identifiés) sur 6 sites
|
LDLN 363
|
impossibilité de conclure, par manque de données géométriques précises
|
22/02/03
|
vers 7h
|
entre Saumur et Parthenay
|
7 (identifiés) sur 5 sites
|
LDLN 368
|
impossibilité de conclure, les données géométriques publiées dans la presse étant totalement imprécises (et fausses dans 1 cas)
|
24/07/03
|
entre 17h30 et minuit
|
Bouches du Rhône Vaucluse et Gard
|
plus de 70 sur 51 sites
|
LDLN 371
|
objets multiples, allant dans toutes les directions, pendant toute la soirée : ovni sûrs
|
* : ces 2 nombres ne correspondent qu’aux témoins décrivant autre chose que la rentrée atmosphérique, c’est à dire des ovnis
Les faits sont éloquents. Encore faut-il les connaître…
Je crains que la lecture de ce tableau (peu attrayant, à première vue…) soit fastidieuse, mais je demande à ceux qu’intéresse la question des preuves en ufologie, de faire l’effort d’y jeter plus qu’un rapide coup d’œil. Aussi rebutant qu’il puisse paraître, il contient des évidences de la réalité des ovnis, ou plus exactement, des informations qui, si on voulait bien les prendre en considération, devraient (après toutes les vérifications qu’on voudra) avoir valeur de preuves. Elles mériteraient, au minimum, une attention qui leur a rarement été accordée.
Nos 21 exemples d’OMGD ne contiennent pas tous la même « quantité » d’évidence. Dans certains cas (22 février 2003 surtout), cette valeur est à peu près nulle : des données incomplètes, équivoques et imprécises ne prouvent évidemment rien. Dans d’autres, elle est faible, médiocre ou discutable. Le point important est que parmi ces 21 exemples, on en trouve huit qui montrent clairement, sans discussion possible, que certains jours, des choses parfaitement inconnues, incompréhensibles, se promènent, souvent en nombre, dans des régions assez bien délimitées : 16 août 1954, 16 août 1965, 18 juillet 1967, 18 août 1987, 5 novembre 1990, 3 octobre 1991, 10 août 1998, 24 juillet 2003.
Ce total de 8 est un minimum absolu. Trois autres événements parmi les 21 de notre liste, sans présenter des évidences aussi massives que le 5 novembre 1990, ou même le 18 juillet 1967, sont à retenir : ceux du 18 août 1987, du 21 décembre 1988 (avec le remarquable cas de Gouvernes), et du 6 février 1989. Mais préférons l’absolue solidité à la quantité, et retenons le chiffre de 8 OMGD extrêmement révélatrices.
On notera que la notion d’OMGD tangente deux notions plus classiques en ufologie : la notion de mini-vague et celle de parasitage de rentrée atmosphérique. Ainsi, la soirée du 10 août 1998 n’est que le pic d’intensité d’une vague d’apparitions d’ovnis (notamment triangulaires) qui a couvert toute la première quinzaine d’août 1998. D’autre part, il semble n’y avoir aucune différence fondamentale entre, par exemple, les événements du 16 août 65 (exposés ci-dessous), ou bien du 18 août 87, ou encore du 24 juillet 2003, et une vague d’ovnis très brève et localisée : c’est la même chose.
Quant aux « parasitages de rentrées atmosphériques », ils sont illustrés ici par les affaires du 18 juillet 67, du 5 novembre 90, et probablement du 31 mars 93.
Prenons un exemple
Il n’est évidemment pas question d’examiner ici en détail nos 21 exemples d’OMGD : cela nécessiterait quelques centaines de pages (dont la moitié, peut-être, pour le seul 5 novembre 1990). C’est pourquoi j’invite les personnes intéressées par la question à examiner le sujet en profondeur, en prenant tout le temps nécessaire. En effet, cela ne se fera pas en un jour. C’est même une recherche qui pourra durer des mois, voire des années. Elle entraînera ceux qui le voudront loin au delà des apparences immédiates et des préjugés – quels qu’ils soient – qu’on peut avoir sur ces questions.
Je suis convaincu par avance que bien peu tenteront l’aventure, qui consiste tout d’abord à essayer de vérifier – si possible aux sources premières – le maximum de témoignages, ensuite à les rassembler et les comparer, pour tenter de voir ce qui se dégage de l’ensemble. Je vous propose donc que nous examinions un exemple d’OMGD. Le premier de notre liste tranche un peu par rapport aux autres : c’est le plus ancien, le seul qui ne se soit pas produit en France métropolitaine, il y a un ovni unique (alors que la plupart des OMGD concernent des objets multiples), et enfin la chose a été vue par beaucoup d’assez près. Choisissons donc plutôt notre second exemple : la soirée du 16 août 1965 dans le quart sud-est de la France. Il suffit de consulter la presse régionale des jours suivants pour trouver de nombreuses références, et probablement même, des témoignages oubliés. (Je remercie par avance ceux qui voudront bien faire la recherche, par exemple dans les Archives départementales de la zone concernée, où je ne serais pas étonné qu’on puisse découvrir quelques trésors susceptibles de consolider la documentation existante …)
Ce soir-là, tout semble commencer à 21 h 15, avec une série de 9 observations. Première constatation : nos sources (principalement des journaux des jours suivants) précisent rarement la direction de déplacement des objets, plus rarement encore la direction du regard des témoins, et presque jamais les deux à la fois (ce qui serait pourtant indispensable pour faire le bilan).
A Montluçon (Allier), plusieurs personnes voient passer dans le ciel une boule verte à reflets bleus, qui laisse derrière elle une traînée lumineuse. Durée : quelques instants.
A Saint-Germain-l’Herm (Puy-de-Dôme), M. Lassman et sa fille observent, durant une quinzaine de secondes, une vaste lueur blanche dans le ciel.
A Murat (Cantal), plusieurs personnes, dont MM. Rodier et Mijoule, voient une sphère verte, très lumineuse, qui traverse le ciel.

A Labastide-Rouairoux (Tarn), c’est un cigare lumineux, vert et rouge, laissant derrière lui une longue traînée fluorescente, qui est vu pendant quelques secondes, se déplaçant du nord-ouest vers le sud-est. L’article ne précise pas, hélas, si la chose est passée au nord-est, au sud-ouest, ou encore (cas limite) à la verticale du point d’observation.
A Saint-Beauzire (Haute-Loire), au lieu-dit Lespinasse, on voit surgir un « engin mystérieux » dégageant une intense lumière « d’un vert rosé » et traînant une longue queue. L’objet, qui se dirige vers le nord, reste visible pendant une trentaine de secondes.
A ce stade, une seconde conclusion s’impose : les cinq descriptions (trop succinctes) que nous venons de voir ne sont pas fondamentalement inco
mpatibles, et on peut imaginer un instant qu’elles concernent le même objet. Hélas, les directions de déplacement indiquées dans les deux derniers cas font entre elles un angle (évidemment très approximatif) de 135°. C’est quand même beaucoup ! S’il s’agit d’un objet unique, il a manœuvré, donc ce n’est pas un bolide, donc… c’est un ovni. A moins que ce ne soient deux bolides, qui par hasard se montrent le même soir, à la même heure, dans la même région. A priori, ce n’est pas impensable. Seulement voilà : le défilé va durer encore pendant deux heures et trente-cinq minutes !
Toujours à 21 h 15, nous trouvons une observation faite par les frères Didier et André Viaules, au carrefour des départementales 103 et 803, entre Saint-Papoul et Verdun-en-Lauragais (Aude). Elle est particulièrement intéressante car, moyennant une petite recherche sur les lieux, il serait facile de positionner la direction d’observation : en effet, le deux témoins ont vu le phénomène descendre, sur une trajectoire apparente verticale, en direction d’un petit édifice (peut-être un moulin dont les ailes ont été démontées) situé au sommet d’une petite butte, la colline du Moulin Rouge, probablement en direction de l’est ou de l’est-sud-est.
Il s’agissait d’une boule lumineuse verte, munie de quatre pointes et suivie d’une traînée orange. Le même soir, à la même heure, plusieurs personnes, à Saint-Papoul et à Verdun-en-Lauragais, ont signalé un éclair, comparable à un flash de photographe, qui correspond probablement au passage du même objet.

Vers la même heure, des observations sont faites à 265 km de là, à Marseille. Par exemple, M. et Mme Pontonnier, qui se trouvent sur la terrasse d’une villa, à la Pointe Rouge, voient passer au-dessus de la mer, et à une distance qu’ils estiment à 1 km, un objet discoïdal qui se déplace d’abord d’ouest en est, horizontalement, puis semble prendre un virage, et disparaît au-dessus des terres, à l’est du site d’observation. D’apparence métallique, l’objet est suivi d’une traînée rouge.
Toujours vers 21 h 15, aux Sablettes (un quartier de la périphérie de Marseille), un campeur aperçoit « une traînée lumineuse qui disparaît en direction de Marseille. Cette direction est-elle celle du déplacement, où celle du regard du témoin ? L’article de presse ne le précise malheureusement pas. On sait, en revanche, qu’à la même heure, d’autres personnes, à Marseille, observent « une chose étincelante, aveuglante, laissant une traînée de fumée », « une boule énorme », « un œuf avec une queue », laissant une traînée rouge à reflets verdâtres. (Ici, un rapprochement s’impose avec le « vert rosé » signalé à Saint-Beauzire). Pour certains, la chose aurait disparu vers l’est (direction indiquée par M. et Mme Pontonnier), dans un nuage de fumée. Personne n’entend le moindre bruit, et cette remarque vaut pour l’ensemble des observations de la soirée.
Toujours à Marseille, Mme Guibert voit, pendant à peine plus de deux secondes, « une traînée lumineuse d’un blanc incandescent, qui plonge à la verticale, avec de fortes vibrations », la vision (illustrée par le schéma 3) s’achevant par un intense jaillissement de lumière bleu turquoise, alors que la chose se trouve encore très haut au-dessus de l’horizon ».
Le moins qu’on puisse dire est que les indications dont nous disposons, sur ces observations de 21 h 15, ne permettent ni de reconstituer une trajectoire rectiligne, ni de déterminer ce que tous ces témoins ont observé. Nous allons voir qu’au cours des deux heures et trente-cinq minutes qui vont suivre, le mystère ne fait que s’épaissir…

21 h 30. Nous trouvons des observations à Châteaugay et à Corent (Puy-de-Dôme), ainsi qu’à Allanche (Cantal), Costaros (Haute-Loire), Bertholène (Aveyron), Marseille de nouveau et le Rouret (Alpes-Maritimes).

Au Rouret, M. Euzière, professeur de physique, voit une intense lueur rougeâtre, puis blanche, se dirigeant du nord-est vers le sud-ouest, ou du nord vers le sud : elle apparaît, suivie d’une traînée, en direction de Cagnes, et semble se diriger vers Antibes. La trajectoire est nettement incurvée vers le sol. Au centre de la lueur se trouve un objet gros comme une étoile de première grandeur.
Remarquons que nous avons ici (comme à Saint-Papoul) toutes les indications géométriques souhaitables. La carte ci-dessous situe le lieu d’observation, ainsi que Cagnes et Antibes.

A Châteaugay – comme ailleurs ! – la description est, hélas, beaucoup plus incomplète : M. Bouvier voit « une boule lumineuse blanche, suivie d’une traînée légèrement colorée, se déplaçant vers la terre en direction de l’est ». Durée estimée : entre 20 et 25 s.
L’indication « vers la terre, en direction de l’est » est tout à fait insuffisante pour nous renseigner sur la trajectoire apparente. Nous ne savons même pas si la direction en question est celle du regard du témoin, ou celle du déplacement du phénomène ! Aurons-nous plus de chance à Corent ? Oui, un peu, puisque le journal précise : « objet très lumineux, vert clair, très long, se dirigeant approximativement du nord vers le sud ». C’est mieux que rien, mais nous aurions aimé savoir dans quelle direction le témoin voyait ça.
A Allanche, M. Ribeiro observe une boule de feu avec une traînée d’un bleu éblouissant, qui se déplace à très grande vitesse, d’est en ouest. Là encore (et ce n’est pas fini !), on aimerait savoir dans quelle direction ce monsieur regardait.
A Costaros, six témoins, dont Mme Mouchon, voient la campagne illuminée par une immense lumière verte. Boule et traînée vertes se déplaçant vers l’est. Durée quelques secondes.
Une remarque, qui ne va pas dans le sens d’une explication par un phénomène naturel unique : les directions de déplacement à Allanche et à Costaros sont opposées.
On retrouve la (ou une) boule verte à Bertholène, semblant descendre pour disparaître vers l’est-sud-est. Pas de traînée. Durée : 7 à 8 secondes.
A Marseille, les témoins sont nombreux : un journal indique une dizaine de noms. Mais, les imprécisions sur l’heure étant ce qu’elles sont, on ne peut faire une distinction nette entre les observations de 21 h 30 et celles rapportées un quart d’heure plus tôt. Un témoin, M. Allais, parle d’un « long saucisson verdâtre, puis rouge, avec des séparations formant des hublots ».
21 h 35. Camburat, dans le Lot. Mme Gironde observe une boule orange et verte, laissant une traînée blanche, qui s’éloigne en direction de Doulan. On peut supposer la trajectoire orientée approximativement vers l’est-nord-est. Cela pourrait être le même objet qu’à Costaros, ou même à Bertholène, mais ce n’est certainement pas le même qu’à Allanche, ou alors il a fait demi-tour, et c’est donc un ovni !
21 h 37. L’heure est remarquablement précise, mais la description totalement défaillante : nous savons seulement les noms de 5 témoins à Cassis (M. et Mme Chaballier, M. et Mme Bouttrin, M. Louis Sibilla), et qu’il y en a un sixième aux Trois-Lucs, à Marseille. Maigres renseignements !
Vers 21 h 40 : cinq observations, dont deux sont particulièrement remarquables : Gréoux-les-Bains et Castres.
A Gréoux, trois dames (Mme Cozzolino, sa belle-mère, et Mme Aruto prennent le frais sur une terrasse, lorsque tout-à-coup elles se voient éclairées par un faisceau de lumière verte tombant du ciel ! Ce faisceau est étroit, bien délimité, et n’éclaire que l’endroit où elles se trouvent, formant au sol une tache lumineuse de quelques mètres carrés seulement ! Cette lumière leur donne l’impression très désagréable de « coller à la peau », au point que Mme Cozzolino a le réflexe de se frotter le bras pour s’en débarrasser.
Levant la tête, les trois dames voient une boule, « de la taille d’un gros ballon de plage », de couleur argent, qui plane au-dessus de la cour. Cette boule décrit trois cercles puis accélère et disparaît en direction approximative du nord.
A 300 km de là, à Castres, sur la route de Revel, un automobiliste voit une boule, ou une roue, verte, qui traverse la chaussée juste devant lui, au niveau du sol, et passe entre deux platanes !

A Saint-Germain-Lembron (Puy-de-Dôme), lumière intense dans le ciel. Traînée lumineuse verdâtre, dont l’épaisseur est estimée aux trois quarts du diamètre apparent de la lune. Elle est 12 à 15 fois plus longue que large, et inclinée vers le sol, à 30° de l’horizontale.
A Saint-Sauveur-la-Sagne (Puy-de-Dôme également), M. Viallard, professeur à la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand, observe un objet émettant une vive lueur verte, suivi d’une traînée poudreuse, de couleur orange. Il voit cette traînée sous un angle estimé entre 10 et 20 degrés. Elle est plus intense à proximité de l’objet qu’à son autre extrémité. Trajectoire sensiblement rectiligne, inclinée vers le bas, à 20° de l’horizontale. La chose défile de la gauche vers la droite du témoin, et disparaît en direction de la constellation du Verseau (qui se trouve très bas sur l’horizon, entre plein sud et sud-sud-ouest).
A Nice, un couple de retraités voient une boule d’un vert éblouissant.
Vers 21 h 45 ou 21 h 50, à Valensole (où un événement mémorable a été signalé un mois et demi plus tôt), sur la route de Gréoux, des ouvriers d’une distillerie de lavande observent une boule lumineuse. Un berger la voit également, et assure qu’elle est restée immobile pendant cinq à six minutes, tout en changeant de couleur… au-dessus du champ de l’Olivol, lieu de la rencontre du 1er juillet.
21 h 55. Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes, entre Nice et Monaco). Plusieurs personnes, dont M. Goyon, membre de la Société Astronomique de France, voyant le paysage inondé de lumière verte, découvrent en direction du nord, pas très haut au-dessus de l’horizon, un objet lumineux qui file de leur droite vers leur gauche, donc dans le sens Monaco-Nice, puis disparaît à l’ouest-sud-ouest, au-dessus de la mer.
22 h. A Aubagne (Bouches-du-Rhône), une forte lumière verte, semblant se diriger d’est en ouest, s’estompe au bout de quelques secondes. Est-ce le phénomène observé cinq minutes plus tôt à Beaulieu-sur-Mer ?
A Marseille, dans le quartier Saint-Just, une première traînée apparaît, puis une autre, qui précède « une énorme boule noire, entourée d’une luminosité aveuglante ».
A Orange (Vaucluse), apparaît pendant quelques secondes « une énorme boule de feu », dont la vitesse est qualifiée de prodigieuse. Déplacement d’est en ouest, comme dans les cas que nous venons de voir. Est-ce la même chose qui a été vue en divers endroits, de Beaulieu à Marseille ? Pour répondre à cette question, il faudrait (répétons-le encore une fois…) des indications précises sur les directions d’observation, les hauteurs au-dessus de l’horizon (même approximatives, en degrés), et des heures précises. Quand on a une de ces indications, il est bien rare qu’on ait aussi les autres, et la synthèse de l’ensemble est difficile ou impossible.
Notons quand même qu’à Orange, un témoin distingue « des hublots » sur l’objet.
A Avignon (Vaucluse), M. Girard est surpris par une subite clarté illuminant le paysage. Il a juste le temps d’apercevoir un objet lumineux, très haut dans le ciel.
A la même heure (à quelques minutes près, probablement), il y a aussi une observation au Col de la Moréno, dans le Puy-de-Dôme. On sait seulement que le témoin s’appelle M. Gounel. C’est bien peu, comme renseignements…

22 h 15. Nouvelle observation à Aubagne, apparemment distincte de celle qui a été signalée un quart d’heure plus tôt.
A Saint-Pierre-la-Bourlhonne (Puy-de-D.), une douzaine de témoins, appartenant à une colonie de vacances, observent « un objet lumineux étrange, se déplaçant parmi les étoiles ».
22 h 30. A Guéret (Creuse), M. Ducloux remarque, se déplaçant à haute altitude, plus vite qu’un avion, mais moins vite qu’une étoile filante, une sphère verte suivie d’une traînée orange.
22 h 45. Besse-en-Chandesse (Puy-de-Dôme) : lumière jaune pâle éclairant les environs du lieu dit La Villetour. Boule verte et traînée blanche, semblant assez basses. Déplacement : du nord-ouest vers le sud-est.

23 h. Une observation à Carcassonne (Aude). On sait seulement que le témoin est un médecin. C’est « un peu » insuffisant…
23 h 50. Marseille, de nouveau. Les témoins sont au terrain de camping « les Iris », sur la route de Cassis. Ils voient un objet discoïdal, d’un diamètre évalué entre 7 et 10 mètres, plat en-dessous et légèrement bombé sur le dessus. Sa consistance semble nébuleuse, sans éclat. Il se déplace à faible allure, à une hauteur estimée à une centaine de mètres, venant du nord et se dirigeant vers le sud. Soudain, il accélère et disparaît à une vitesse qualifiée de fantastique, à l’horizontale. L’observation n’a duré que quelques secondes.
Rien de connu n’explique tout ça
Il me paraît évident que les observations de cette soirée du 16 août 1965 prouvent largement que les ovnis sont une réalité, et non un mythe, une rumeur, une « légende urbaine » – en l’occurrence, une légende urbaine rurale ! – ou je ne sais quelle faribole sociologique… Ce n’est quand même pas insignifiant, comme constat, d’autant plus que les faits sont, dans une large mesure, vérifiables ! La manifestation du phénomène n’a évidemment laissé aucune trace physique, mais les témoignages, eux – et ils sont nombreux- ont laissé des traces écrites. Pourtant, cette masse d’évidences est passée inaperçue. J’ai entendu beaucoup de salades et de contre-vérités flagrantes sur les ovnis, au cours de ces vingt dernières années, notamment à la télévision, qui s’en est fait une spécialité. Mais personne ne parle jamais de la soirée du 16 août 65, et pas davantage des autres OMGD. Comme c’est étrange…
Il est vrai que les faits, dans le cas du 16 août, datent maintenant de près de 39 ans, qu’il ne doit pas être facile, aujourd’hui, de retrouver les témoins, et que leurs souvenirs ne sont évidemment plus de toute première fraîcheur. A cela, je répondrai deux choses :
1°) Il fallait le faire en temps utile. C’était le seul moyen de dissiper tout doute sur la réalité de ces événements. Dans bien des cas, ce ne devait pas être très compliqué.
Personnellement, je n’ai rencontré que cinq des témoins de cette soirée : M. Goyon (interrogé à plusieurs reprises, à Paris), les frères Viaules, que je suis allé voir à Saint-Papoul le 29 mars 1967, enfin M. et Mme Pontonnier, qui m’ont exposé leurs souvenirs le 18 mars 1974, à leur domicile à Alfortville. En outre, j’ai eu une confirmation indirecte du témoignage de MM. Rodier et Mijoule. De plus, mes amis René et Francine Fouéré ont recueilli celui de Mme Cozzolino, l’une des trois dames prises dans le faisceau de lumière verte à Gréoux-les-Bains. Il ne faudrait donc pas imaginer que les témoignages signalés (trop succinctement) dans les journaux, reposent sur du vent : ils sont réels. D’ailleurs, les journaux ne publient jamais de faux témoignages 9).
2°) Les événements de la soirée du 24 juillet 2003, exposés en huit pages et demie (excusez du peu !) dans le numéro 371 de Lumières dans la Nuit, présentent une analogie assez marquée avec ceux du 16 août 1965. Plusieurs d’entre eux ont été évoqués dans le grand quotidien régional La Provence. Pourtant, la presse nationale n’en a pas dit un mot. La seule recherche, semble-t-il, qui ait été faite sur ces événements l’a été par l’un des témoins, M. Albanese, qui a pris sa propre expérience au sérieux, et a aussitôt recherché les autres témoins. Hormis cette initiative individuelle, heureusement relayée par MM. Julien et Henry, l’affaire est passée inaperçue. Pourtant, elle recèle à peu près autant de preuves de la réalité des ovnis, que celle du 16 août 1965.
Les faits sont là, ils attendent simplement qu’on veuille bien leur accorder un peu d’attention. N’oublions pas que le 16 août 1965 n’est qu’un exemple, parmi notre liste d’OMGD. Ce n’est d’ailleurs pas, quantitativement ni qualitativement, le plus démonstratif : l’affaire du 5 novembre 1990 présente une toute autre envergure, ce qui ne l’a pas empêchée de passer à la trappe, comme les autres.
Au lieu d’ignorer les témoignages, ou de les tenir à priori pour insignifiants, on ferait mieux d’aller les recueillir aux sources, et de les examiner soigneusement. Pour tous ceux qui se sont astreints à ce travail, la prétendue « absence de preuve » n’est qu’un sujet de plaisanteries.
Concrètement, comment procéder ?
Un autre problème se manifeste, à propos des OMGD : les témoignages qu’on obtient, quand on ne les recueille pas soi-même à la source, sont généralement trop pauvres en données géométriques simples, ainsi que nous venons de le voir dans le cas du 16 août 65. Pour pouvoir faire la synthèse d’observations simultanées ou quasi-simultanées, et notamment pour comprendre si deux témoignages distincts se rapportent, ou non, au même objet, il est nécessaire de connaître, pour chacun, la direction du regard du témoin et la direction de déplacement de l’objet. Rares sont les témoins qui pensent à fournir spontanément ces deux indications, et même quand ils le font, il arrive que les journaux ne les donnent pas : nous venons de voir des témoignages, recueillis dans la presse, où une direction est indiquée, sans qu’on sache s’il s’agit de celle dans laquelle regarde le témoin, ou de celle du mouvement de l’objet. Lorsqu’on a la possibilité d’interroger directement un témoin, il arrive qu’il ait du mal à indiquer clairement ces directions. La simple notion d’azimut est loin d’être familière à tous.
Une autre donnée intéressante, quoique moins rigoureusement nécessaire, est la taille apparente de l’objet. Or, très peu de personnes sont familiarisées avec cette notion, pourtant simple, et beaucoup ont tendance à surestimer (d’un facteur souvent énorme !) les évaluations de taille apparente. On peut s’en convaincre en demandant aux gens quel est le diamètre « à bout de bras » de la pleine lune, ou encore quel objet il faut tenir à bout de bras (tendu) pour cacher exactement l’astre des nuits. Les réponses qu’on obtient illustrent parfaitement la difficulté d’obtenir des estimations fiables de taille apparente.
Il me semble donc que nous aurions intérêt à porter nos efforts dans trois directions :
1°) d’une part, faire connaître les OMGD les plus probantes, celles qui ne peuvent que convaincre toute personne de bonne foi, et raisonnablement curieuse, de la réalité des ovnis. (La difficulté majeure consistera peut-être à trouver des personnes cumulant ces deux qualités…)
2°) Insister sans relâche, pour faire connaître la nécessité d’indications aussi précises que possible, surtout en ce qui concerne la direction du regard du témoin (en azimut et en site) et la direction estimée de déplacement de l’objet, quand déplacement il y a. Lumières dans la Nuit devrait prendre prochainement une initiative en ce sens.
3°) Ne surtout pas manquer les occasions qui se présenteront à l’avenir. Notre tableau montre que les OMGD ne sont pas très rares, qu’il y en a eu à peu près une par an au cours des dix dernières années, et que la moitié d’entre elles environ offrent des preuves (parfois éclatantes) de la réalité des ovnis. Si nous savons nous y prendre, et si la chance nous sourit, les OMGD permettront peut-être de mettre fin au climat d’incrédulité irrationnelle qui rend l’atmosphère actuelle difficilement respirable. Pour y parvenir, il faudra fournir un effort d’enquête maximal, pour ne pas laisser les évidences se perdre. Au lendemain des événements du 24 juillet 2003, les éléments qui ont été recueillis l’ont été à l’initiative d’une seule personne, alors que la vague-éclair avait affecté trois départements, et que plusieurs témoignages avaient été signalés dans un quotidien régional !
Bonne chance à ceux qui voudront bien tenter l’aventure. Je crois qu’un jour nous y parviendrons. Pourquoi laisser ce plaisir aux générations futures ?