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Rédaction en ligne
Olga Zakoutnaya
7 mars, 16:09
Par La Voix de la Russie | Début août, Moscou sera provisoirement la capitale de la recherche spatiale : l’Université Lomonossov de Moscou et l’Académie des sciences de Russie soutenus par l’Agence spatiale fédérale organisent la 40e Assemblée scientifique du Comité pour la recherche spatiale (COSPAR). Il s’agit d’un vaste forum de chercheurs organisé régulièrement dans les pays membres du COSPAR. Le 4 mars, le gouvernement de la Russie a approuvé la composition du Comité d’organisation national de l’Assemblée dirigé par le vice-premier ministre Arkadi Dvorkovitch.
Pour la communauté scientifique, l’Assemblée du COSPAR est une des grandes conférences à la participation desquelles il faut retenir son billet plusieurs années à l’avance. Les Assemblées réunissent plusieurs milliers de participants et les sujets des rapports concernent tous les domaines de la science spatiale depuis les projets de missions futures jusqu’aux recherches théoriques.
La Russie accueille la deuxième assemblée du COSPAR. Pour la première fois, les chercheurs se sont réunis dans la ville soviétique de Léningrad. Le fait est intéressant si l’on tient compte du fait que les scientifiques de l’URSS, pays ayant réalisé le premier vol spatial, étaient parmi les principaux promoteurs de l’idée de créer un Comité international pour la recherche spatiale auprès du Conseil international des unions scientifiques (aujourd’hui Conseil international pour la science, ICSU), le COSPAR. Celui-ci a été créé en 1958 à l’issue du congrès de l’ICSU de Londres et après le lancement du premier satellite. Le premier symposium scientifique s’est tenu à Nice en 1960. Depuis la fondation du COSPAR, l’URSS y était représentée par l’académicien Anatoli Blagonravov (vice-président du Comité depuis 1959), connu comme un des principaux expérimentateurs spatiaux. En 1951, sept ans avant le lancement du premier satellite, il était à l’origine, avec Sergueï Korolev et Valeri Yazdovski, de la fusée R-1.
A l’heure actuelle le COSPAR réunit les représentants des organisations « spatiales » de 46 pays et de 13 unions scientifiques internationales. Les travaux du Comité se déroulent dans huit commissions scientifiques et onze groupes d’experts en fonction du domaine de la science spatiale. C’est est un organe de consultation : la fonction principale du COSPAR consiste à donner des recommandations concernant le développement de la recherche spatiale, tandis que les programmes concrets sont formés au niveau des organisations nationales. Cela ne signifie pas pour autant que les décisions du Comité n’ont aucune force. Ainsi les travaux du groupe d’expert pour la défense planétaire ont eu une grande importance pour le projet Phobos-Grunt. Etant donné que le projet prévoyait de ramener sur Terre des échantillons du sol de Phobos, il fallait que l’appareil soit suffisamment « pur » pour ne pas rapporter d’éléments d’une « vie étrangère » sur un autre corps céleste. Les recommandations formulées
par le groupe du COSPAR ont beaucoup contribué à développer le projet.
Un autre rôle important du COSPAR est politique. Créé en pleine guerre froide, ce Comité était un des terrains de contact entre les Etats appartenant à des camps différents. Ces liens, semble-t-il insignifiants, ont joué leur rôle dans la normalisation de la situation internationale.
L’Assemblée revient en Russie au bout de 44 ans, sur fond de situation internationale très tendue. Des doutes commencent à planer à propos de sa tenue, car un grand nombre de ses participants doivent venir d’Europe et des Etats-Unis. Cependant rien de concret n’indique que le COSPAR n’aura pas lieu. Même au contraire. Il n’y a pas longtemps, le chef de la NASA Charles Bolden a déclaré qu’aucun changement n’était pour le moment prévu dans la coopération avec la Russie, notamment en matière de Station spatiale internationale. Les événements se développent certes de façon impétueuse et beaucoup de choses peuvent intervenir durant les cinq mois qui nous séparent du début de l’Assemblée. Néanmoins, on voudrait espérer que les liens scientifiques seront suffisamment solides. T
Mise à jour investigations ufoetscience, le : 11/03/2014 à : 12h30.